Écoute le chant du vent suivi de Flipper, 1973 de Haruki Murakami

Publié le par Jean-Louis Dragon

Écoute le chant du vent suivi de Flipper, 1973 de Haruki Murakami

Mode SP Livre lu en janvier 2015 - Éditions Belfond

Nombre de pages : 326

ISBN-10: 2714460690

ISBN-13: 978-2714460691

Présentation de l'éditeur :

J'écrivais toujours sur la table de la cuisine, tard dans la nuit, jusqu'au petit matin. C'est la raison pour laquelle je nomme ces deux romans " écrits sur la table de la cuisine ". Avec beaucoup d'amour et une certaine gêne... Pour rien au monde je ne voudrais les changer. Un peu comme de très vieux amis. Peut-être que je ne les rencontrerai plus, que je ne leur parlerai plus, mais il est certain que jamais je ne les oublierai. Ils sont précieux pour moi, irremplaçables. Ils m'encouragent, me réchauffent le cœur. Après trente-sept ans, Haruki Murakami autorise enfin la publication de ses deux premiers romans, Écoute le chant du vent, lauréat du prestigieux prix Gunzo 1979, suivi de Flipper, 1973, tous deux jusqu'ici inédits en France. Enfin traduits et réunis en un seul volume, précédés d'une préface de Murakami qui en explique la genèse, ils composent les deux premiers tomes de la " trilogie du Rat ", que clôt La Course au mouton sauvage.

Mon avis :

Je n’avais jamais lu Haruki Murakami avant donc on peut vraiment dire que je commence par le commencement de son œuvre. À en croire certains, l’ensemble de celle-ci est extraordinaire et comme j’ai bien été emballé par Écoute le chant du vent et Flipper, deux romans courts qui semblent inédits jusqu’alors en France, je pense m’attarder à l’avenir sur ses autres romans.

Si j’en ai l’occasion.

Ma chronique va distinguer les deux romans qui ont pour moi tous deux une empreinte magique, mais différente.

On commence donc par Écoute le chant du vent que, comme Flipper, Haruki Murakami a écrit sur sa table de cuisine tard dans la nuit, jusqu’au petit matin.

Je trouve déjà cela remarquable et assez magique. Il ne faut pas oublier que la majorité des écrivains ont un boulot à côté (90% environ) et écrivent dans des conditions aussi difficiles et spartiates. Pour le meilleur et pour le pire.

En l’occurrence, ici c’est pour le meilleur.

L’auteur nous explique dans une préface qu’il a écrit les premiers chapitres de son roman en anglais pour ensuite le traduire en japonais. Il a ainsi mis en avant un drôle de style qui produit son petit effet. La plume en ressort pleine d’originalité, simple et savoureuse !

Les phrases sont courtes. Haruki Murakami ne s’encombre pas de périphrases. On sent une belle énergie.

Ça se lit vite comme on boit du petit lait. C’est agréable. C’est frais.

L’intrigue en elle-même est pourtant très diluée. Difficile de savoir où on va, ce que cherche à nous démontrer l’auteur. Mais pourquoi ? Et comment ? Dans quel état gère ?

Et pourtant on se laisse embarquer dans ses lignes avec plaisir.

Les personnages sont assez banals et en même temps hallucinant.

C’est difficile à expliquer. C’est vraiment simple, mais envoutant.

Écoute le chant du vent est une superbe découverte pour ma part. En tenant compte que c’est un premier roman, c’est une réelle surprise.

Flipper est différent. J’ai l’impression que l’auteur a plus réfléchi à son intrigue pour le coup et a voulu établir une sorte de plan. Le rythme est donc un peu moins bon. L’énergie est tout aussi vivace, mais l’effet de surprise passé, j’ai trouvé la plume moins originale. Le courant est aussi moins positif.

L’univers franchement plus mélancolique.

Même si l’écriture d’Haruki Murakami ne s’encombrent pas d’énormes allégories, de métaphores et d’effet de style à tout va, il y en a tout de même un peu plus ici.

J’ai été également moins emballé par l’intrigue.

Cependant, au fil des pages, l’intérêt est revenu. Les personnages sont devenus captivants, même si certains paraissent plus qu’étranges.

L’ambiance est quant à elle toujours aussi hallucinante.

Comme si on se trouvait dans la quatrième dimension.

Flipper est ce genre de roman hors du temps. Insaisissable.

Déroutant car on voudrait en saisir tout le sens et pourtant.

Frustrant. Oui, on en ressort frustré.

Mais comme Écoute le chant du vent, Flipper décèle tout le talent de l’auteur. Ces deux romans sont mieux que des graines à germer, ce sont vraiment deux jolies fleurs qui méritaient d’être publiées dans l’hexagone et partout ailleurs.

Note globale : 16,5/20

Publié dans Auteur Lettre M

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